Chapitre 2
Ce qu’il faut d’espoir pour mentir,
✴︎ Brasserie Atlas, Anderlecht, Bruxelles.
Alors que nous avions choisi dans le chapitre précédent d'installer posément notre récit, ici quelque chose nous dépasse. Nous voilà face à des questions auxquelles on ne sait pas encore répondre, des questions que l'on ne prévoyait pas, des questions qu’individuellement, avant, ailleurs, on ne supposait pas, pas comme ça. Il est temps de perturber nos manières de faire, ça vient vite les manies.
C'est le moment de notre récit où la voie qui semblait tracée dévie, le moment où l'incertitude a sa place pour bousculer le monde.
La stabilité, le calme voire l'ennui initial se retrouvent transformés en un moment d'intensité, un éclatement, une pluralité de questions. Les quêtes à venir s’annoncent. Un saut dans une flaque de lave, de la moutarde au piment dans le biberon, des kalachnikovs pour se brosser les dents, un débat philosophique entre des fourmis, des dorades à la piscine municipale, un jeu de mots bleus, la terre carrée depuis le début, une inversion du cycle de la vie des ovipares qui rentrent dans leurs œufs, les chouinements d'un enfant turbulent dans le train, confondre le basilic et le dragon, nager en pyjama, de la pluie tout l'été, un bouquet de rupture.
Peut-être qu'on s'était figé, peut-être qu'on avait arrêté de croire en nos actes, peut-être qu'on a été soumis·e, peut-être qu'on s'est renfermé, peut-être qu'on a eu peur. Alors là ça sonne, ça crie, ça chante, ça sort, ça bouge, ça sortilège, ça pique, ça éclate, ça faute, ça aime, ça hurle, ça vie, ça bouge, ça bruit, ça cru, ça cuit, ça change.
Moment de réaction, de perturbation initiale, élément déclencheur, voilà le mouvement qui toque à la porte.
Un changement de monde c'est un décentrement, une action qui se déplace. Des points de tensions inhabituels, des écarts.
Nous cherchons à aller toujours en des lieux différents, mais aussi au plus près de notre programmation et de l'esprit du chapitre. C'est pourquoi Bruxelles, avec sa scène magique et bouleversante, est l'endroit idéal pour accueillir cette nouvelle édition.
Nous voulons donc créer une programmation éclectique, plurielle et affective. Le chapitre se déroulera du 5 au 14 mai avec plusieurs temps forts. Seront réunis dans cet ensemble une exposition avec toute la semaine installations, projections, sculptures, images, scénographie, formes diverses qui témoignent d'une perturbation.
Cet environnement accueillera pour créer des moments d'intensité : concerts, performances, lectures, danse, un marché d'éditions et fanzines, des lectures de tarot et autres surprises. Ce deuxième chapitre sera accueilli au sein d'un lieu autogéré aux activités aussi riches que diverses : la Brasserie Atlas.
Un chapitre pour exprimer à la fois l’ardeur, le caractère banal mais aussi ineffable de nos sentiments ou comme le chante Jenna Lee : « J’aimerais tellement te dire ce que veut mon cœur mais je n’ai plus les mots, j’aimerais tellement te dire que je n’ai plus peur mais cela sonne faux ».
Ce qu’il faut d’espoir pour mentir, ce qu’il faut de peur pour en rire.